D'aucuns vous révéleront qu'il avait une tête de pioche et qu'il ne fallait pas trop le titiller...
D'aucuns vous affirmeront qu'il rouspétait sans arrêt...
D'aucuns vous diront qu'il traitait tout à chacun de "Kuign"! ...
D'aucuns vous confirmeront qu'il avait toujours le casque de travers...
D'aucuns vous illustreront qu'il avait une trombine de fouine ...
Bon ça on admettra...
D'aucuns vous attesteront que lorsqu'il manquait du Coca, il ne faisait pas la fine bouche pour prendre un verre de blanc...
D'aucuns vous certifieront qu'il pestait sans arrêt après son bicloon qui grinçait, craquait, couignait ou sifflait...
Toujours est-il qu'aujourd'hui lorsque je - vous me permettrez cette petite entorse à mon code de rédaction où j'écris, une fois n'est pas coutûme, à la première personne - me suis retrouvé avec lui à Lababan...je n'ai rien entendu à part cet insoutenable silence qui me serrait la gorge et me prenait les tripes...
Le silence...pesant, accablant, oppresseur, le temps semblait suspendre son vol ... Rien... il n'y avait rien... Rien de ce qui faisait qu'il était un être à part, une personne au coeur sur la main, toujours prêt à rendre service, toujours partant pour faire un tour, donner un coup de main, venir discuter autour d'un godet ou d'un galet à Penhors (sa troisième maison après Plogastel et Lababan) ... bref, j'en reviens à ma phrase car une fois n'est pas coutûme je me suis égaré, je n'ai donc pas entendu ses facéties lorsqu'il répondait à mon "Cass-Croute!!!"... en criant comme un dromadaire enragé " Heiinnnn Jooooooceeee ! ! ! ! ! ! "... Ce cri venant d'outre vinogène que je pouvais discerner parmi tous les râlements des énergumènes de la fratrie des Kern Yarchs... Il n'avait pas son pareil pour booster les mollets de ses congénères et n'était pas le dernier à se fendre la trombine d'une cagade yarch'ienne, c'est un fait mais quand on creusait un peu sous sa couenne de Bigouden bien trempé et qu'on prenait le temps de le connaître un peu, il s'avérait que la râlerie qui lui seyait si bien n'était en fait qu'une carapace qui cachait un grand coeur !
Je l'entends toujours dire à la moindre chute candeloresque au sein des vététistes revêtus de leur moule-burne (comme il aimait à le dire) ...
" Bon ça ...ça ferait un bel article pour le blog.... Allez Joce.... " ! ! ! La plume est reprise, elle qui séchait depuis des lustres... mais nous aurions préféré qu'elle sèche encore un peu pour le coup...
Après sa semaine harassante et son métier très difficile et usant qu'il n'appréciait pas outre mesure, il avait hâte d'être au week end pour aller se ressourcer à Penhors... Mimi Ti Plad, Le Pen, la plage où chaque été il se métamorphosait en varan très hâlé, retrouver ses potos autour d'un vinogène le dimanche matin pour sculpter son corps d'athlète, non de varan musclé, et le dimanche après-midi pour aller voir évoluer la JSP et son rejeton qui taquinait le ballon rond. Oh il ne restait pas silencieux sur la touche et avait son franc parlé mais toujours avec un sourire au coin des lèvres...
Son autre moment de prédilection... les vacances dans le Sud où il appréciait plus que tous les heures passées dans l'habitacle surchauffé de son automobile engoncée dans les embouteillages. Ca c'était son pécher mignon, il s'en délectait par avance chaque nouvelle saison venue. Il emmenait son vélo car à 5h48, lorsqu'il se réveillait et que ses amis et famille pionçaient encore, il ne voulait pas rester à rien faire!
Il en était de même le dimanche où il ralait après le jour qui tardait à pointer en hiver, le laissant languir devant son volant, dans sa voiture, en attendant de pouvoir se dégourdir les esgourdes et les cuissous!
Autre rendez-vous incontournable...la sortie annuelle des Kern Yarc'hs, il était toujours aux avant-postes, avec Reun' ou Stach, ses amis de toujours. Ô il n'aurait raté cette occasion de se retrouver entre kuigns sévèrement burnés l'histoire d'un week end où on oublie tout, où on refait le monde le soir alors que le jour est parti. Le matin...premier levé... paré à en découdre à chaque virelot....
Toujours est-il que notre Class Trouz adoré auquel on s'était tant attaché ne viendra plus nous divertir, nous amuser et partager nos moments à nous...
Alors, avant de nous quitter, je voudrais dédier cet article à mon Ami Claude, lui qui était un de plus fervent et fidèle lecteur et aimait à lire ces humbles articles retraçant l'aventure des Kern Yarch's ...que chacun ait une image de lui qui lui revienne en tête, un doux moment partagé avec lui...
Tu vas cruellement nous manquer mon Class Trouz... Casse Croute comme j'aimais à t'appeler... Je suis fier d'avoir croisé ta route mon Poto . .
La grande famille des Kerns te salue, tu vas nous laisser un grand vide...
Bon vent à toi....jette un oeil regardant sur nous de temps en temps le dimanche par exemple....
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